L'un de mes sujets favoris a toujours été le monde celtique: les cieux gris et tristes de Bretagne armoricaine en hiver, ou ceux d'un pays de Galles ou d'une Écosse, avec leur tumuli, leurs pierres levées et leur légendes où résonne le son biniou et de la cornemuse, où se promènent les fantômes et le petit peuple.
Ici, j'ai voulu illustrer une histoire de l'écrivain américain Robert E. Howard, Kings of the night (les rois de la nuit). Dans ce récit le roi des Pictes, Bran Mak Morn, réussit tout juste à défaire une armée d'invasion romaine. Malgré ce succès, Bran sait que la victoire ne sera que temporaire. À l'inverse de la plupart de ses sujets, qui sont de braves mais de simples gens, il sait que le cours de l'histoire ne peut être arrêté et que l'époque où son peuple dominait l'Écosse tire à sa fin. Je voulais mettre en valeur le sentiment aigre-doux qui l'étreint (avec un accent sur l'aigre) avec ses troupes qui, en arrière-plan, se demandent "qu'est-ce qui ne va pas chez lui, là? On n'a pas gagné?"
Le tableau a commencé par une ébauche à l'encre. Je l'ai numérisée puis imprimée sur quatre feuilles de papier que j,ai collées ensemble. J'ai ensuite peint directement par dessus le dessin, oblitérant le travail à l'encre. Remarquez que je me suis débarrassé des corneilles; le dessin n'avait pas un ciel aussi orageux et je ne voulais pas surcharger le tout.
Je ne procéderai plus ainsi, parce que les jonctions entre les quatre feuilles se voient encore sous l'acrylique.
Voici l'ébauche (encre de Chine sur papier):
...et voici le tableau final (acrylique sur papier).
Un éditeur américain m'a proposé d'utiliser cette image pour la couverture de son magazine (portant sur l'oeuvre de Robert E. Howard). J'ai naturellement accepté avec enthousiasme, mais finalement cela n'a rien donné... Je suppose qu'il a fini par trouver une plus belle image ailleurs. Ça reste un petit succès d'estime. (Tout petit, tout petit).
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